Club de cyclotourisme

FFCT N° 07061

 

 

A Lyon, le 26 novembre 2004

 

 

Objet : Rencontre avec la Mission Vélo du Grand Lyon.

PDA/PDE : groupe de travail vélo.

 

Quelques réflexions de la section cyclotouriste de l’ATSCAF.

 

Considération générale : Ce qui nous intéresse aujourd’hui est la question des déplacements urbains à vélo. Il s’agit en particulier des déplacements domicile-travail, des déplacements professionnels etc. En d’autres termes pour développer l’usage du vélo en ville il ne faut pas considérer ce mode de transport comme uniquement lié aux loisirs. Même si la découverte du vélo par le biais du loisir et du cyclotourisme peut donner envie par la suite de rouler en ville, l’essentiel est ailleurs.

Nous partageons l’idée qu’il faut développer l’usage du vélo en ville -ainsi que celui des autres modes doux- pour réduire les maux dont souffre notre agglomération : saturation automobile, bruit, pollution atmosphérique, accidents, santé publique….

Mais les obstacles à son utilisation plus large tiennent à deux séries de facteurs : la peur qu’éprouvent pour les usagers potentiels à affronter la circulation automobile et les problèmes pratiques ( stationnement, vol, aspects vestimentaires et).

Nos observations ont donc pour but de pointer ce qui nous semble important pour agir sur ces problèmes.

 

Quelques propositions.

I/ Infrastructures

 

De ce point de vue des progrès sensibles ont été faits ou sont en cours de réalisation (Cf Léa, le bas-port du Rhône, la rue de la Part-Dieu). Les cyclistes savent apprécier et en féliciter les aménageurs quand leurs préoccupations ont été prises en compte.

Ces aménagements sont très utiles pour sécuriser les déplacements et inciter à utiliser le vélo en ville. Bien sûr cela ne peut avoir pour but d’empêcher les cyclistes d’emprunter la totalité des voies de circulation puisque la rue appartient à tous.

Cependant nous soulignons l’urgence de développer et d’améliorer les infrastructures y compris pour des raisons d’affirmation et de lisibilité d’une autre politique urbaine. Cela doit se faire en concertation étroite avec les associations cyclistes.

 

Quelques idées.

 

► Elargir chaque fois que possible les couloirs de bus pour les ouvrir à la circulation des vélos. Sur le modèle du cours Gambetta. Par exemple l’avenue Lacassagne, la rue Félix Faure, etc.

 

► Développer le réseau des pistes et bandes cyclables pour assurer la continuité des aménagements spécifiques. Quelques exemples de coupure : le pont Morand, la place Gabriel Péri sur l’axe est-ouest., l’avenue Rockefeller entre le boulevard Pinel et Bron, la prolongation entre la rue du général Frère et le cours Albert Thomas…

 

► Créer des pistes cyclables quand la largeur des voies le permet en particulier dans l’Est lyonnais ou comme pour la prolongation au nord du boulevard Pinel.

 

► Créer des bandes pour permettre de rejoindre les axes structurants à partir de lieux fréquentés. Pour nos lieux de travail il faut permettre aux agents de sortir à vélo de l’Hôtel des Finances et de rejoindre sans problème l’axe Saint Jean - Gambetta qui ne passe pas loin. Pour que le prochain aménagement des bas port du Rhône soit un axe majeur des déplacements à vélo il faut suffisamment de bandes transversales Est-Ouest permettant de l’irriguer. L’aménagement de la rue de la part-Dieu est de ce point de vue très positif et peut permettre de relier la Cité Administrative de la Part-Dieu à la Presqu’île pour peu que la piste cyclable en face de la CAE, sur la contre-allée de la rue Garibaldi soit libérée du stationnement sauvage chronique la rendant inutilisable.

 

► Penser à désenclaver des quartiers complètement tenus à l’écart des bandes cyclables comme par exemple tout le quadrilatère délimité au Nord par la rue Francis de Pressensé à Villeurbanne, à l’Est par le boulevard de ceinture, au Sud par le cours Gambetta, à l’Ouest par la gare de la Part-Dieu. Pourquoi ne pas aménager les axes Georges Pompidou, ou Félix Faure-Jean Jaurès ou le cours Lafayette puis Tolstoï ?

 

► Ouvrir des « brèches » cyclables par des aménagements spécifiques dans le « mur » cernant Lyon et rendant quasiment impossible le passage des vélos. Dans les faits certaines zones ne peuvent être atteintes à moins de longs détours qui rendent la pratique du vélo dissuasive. Ainsi très peu de cyclos se hasardent à passer le pont Poincaré pour relier Lyon à Caluire et Rillieux. Même problème pour le Pont de la Mulatière, le pont Pasteur, la trémie du Pont Mouton, le passage à Vénissieux vers le Carrefour, le franchissement du boulevard de Ceinture et du canal de Jonage à Cusset, le carrefour route de Genas/ boulevard Laurent Bonnevay….

 

► Ce problème concerne nombre de ponts : Pont de Lattre de Tassigny, le Pont Kitchener, Pont Morand, Mazayk, Clémenceau, Gallièni, etc

 

► Chaque fois qu’une voie publique fait l’objet de travaux, -rénovation, élargissement, requalification-, l’aménagement cycliste devrait être réalisé dans la foulée. Il conviendrait de ne pas commettre les mêmes erreurs que lors des deux premières lignes de tram pour l’avenue Rockefeller entre le boulevard Pinel et Bron, le cours de la Liberté ou le centre de Bron. Alors que les voiries étaient entièrement repensées ont été crées de véritables pièges à cyclistes en réduisant les chaussées sans permettre d’alternative pour les vélos.

 

► Ne pas oublier que faute d’équipement cyclo adapté, un rétrécissement de chaussée, un séparateur de chaussée se transforme en danger pour le cyclo du fait de la pression automobile à laquelle il est difficile de se soustraire. Des aménagements spécifiques peu onéreux entre voirie et trottoir peuvent être réalisés pour que les cyclistes ne soient pas transformés en ralentisseurs à voiture.

 

► Proposition d’installer la bande cyclable entre le trottoir et la file de stationnement pour séparer la circulation vélos de celle des autos sans réduire les places de stationnement. Problème : il faut prévoir une bande de sécurité pour l’ouverture des portières.

 

► Les aménagements cyclistes doivent permettre aux vélos de se réinsérer normalement dans la circulation générale en fin de parcours spécifique. Exemples à éviter : la piste Est-Ouest devant l’école de Santé militaire qui se termine par un angle à 45° sur la rue Franklin Roosevelt, ou le passage du Pont Lafayette dans le sens Ouest-Est qui rend impossible de rejoindre le cours Lafayette.

 

II/ Sécurité.

 

Rappelons que l’insécurité réelle ou supposée est une des causes principales de la non-utilisation du vélo en ville.

 

► Sécuriser les cheminements cyclables au maximum. Le summum ce sont les couloirs indépendants comme ceux de la rue du Vivier ou de la rue Raoul Servant même si doit se poser la question de la réinsertion du cycliste in fine dans la circulation automobile.

Même s’ils savent que les pistes cyclables ne peuvent pas sillonner toute l’agglomération les cyclistes apprécient les bordures de trottoir rehaussées entre voie cyclable et chaussée, ou l’installation. d’un petit terre-plein végétalisé entre vélos et voitures.

 

► Quand cela n’est pas possible et qu’il s’agit d’une simple bande cyclable et non d’une piste isolée physiquement de la circulation nous demandons une signalisation horizontale efficace..

La pose de panneaux verticaux ne doit pas être oubliée pour ponctuer les aménagements cyclables et les sécuriser aux carrefours ou aux sorties de parkings.

 

En périphérie une bande arasée suffisamment large et bien marquée au sol donne satisfaction aux cyclistes et assure la sécurité.

 

► Développer le respect des pistes cyclables par des consignes données aux forces de l’ordre de pénaliser. Certaines pistes ne peuvent pas être empruntées. Exemples : la contre-allée de la rue Garibaldi face à la CAE à midi, la rue Bellecombe vers le cours Lafayette, le cours Gambetta à hauteur de l’université. Les écarts causés par le stationnement intempestif des autos sont fort dangereux pour le cyclo.

 

► Nécessité de développer la brigade cyclo à tous les arrondissements.

 

► Quand la piste est tracée sur les trottoirs, nécessité d’identifier le territoire dévolu aux cycles. Par des dispositifs physiques non dangereux pour les cyclistes (barrières) il faut empêcher que les véhicules y stationnent comme ils le font par exemple rue Docteur Bouchut lors des jours d’affluence au centre commercial de la Part-Dieu.

Signalétique (pictogrammes, peinture au sol) pour éviter que les piétons ne rentrent en conflit avec les cyclos. A l’expérience il semble que les pistes sur trottoir sont à éviter dans la mesure du possible, ne serait-ce qu’en raison d’une faussé sécurité et conflits entre utilisateurs.

 

III/ Entretien

 

► Les bandes et pistes doivent être entretenues régulièrement. Une bande non nettoyée, où s’accumulent les gravillons rejetés sur les côtés par les autos, les morceaux de verre, les feuilles glissantes, et où les racines poussent interdisent sa fréquentation. Exemple : la piste de Miribel à la hauteur du quartier Saint Jean, la piste le long de la route d’Heyrieux à Vénissieux et Saint Priest, la route du Dauphiné à Saint Priest.

L’entretien intègre évidemment la question de la signalisation horizontale qui doit être renouvelée sans attendre son effacement.

 

► Il faut également apporter du soin au revêtement. Ainsi quand une tranchée a été creusée, il est fréquent que le revêtement provisoire dure longtemps et se concentre généralement sur la bande cyclable. Exemple : la route du Dauphiné à Saint Priest qui cumule tous les problèmes : graviers, stationnement anarchique, largeur irrégulière, revêtement défectueux, flaques très fréquentes.

 

► Réfléchir à la hauteur des bateaux quand il faut franchir les trottoirs.

 

► Idem pour les grilles d’évacuation des eaux dont le sens des ouvertures ne doit pas être parallèle à la roue des vélos.

 

►Idem pour les plaques d’égout qui doivent se trouver si possible niveau de la chaussée.

 

III/ Divers

 

► Installation de parcs à vélo comme cela s’étend devant tous les lieux accueillant du public qu’il s’agisse de commerces, administration, lieux de loisirs, hôpitaux, etc.

 

Repeindre régulièrement la signalisation horizontale concernant les vélos, comme les limites des bandes cyclables. Cela incite les cyclistes à les emprunter et les automobilistes à mieux les respecter.

 

► Possibilité d’emprunter le tram (Léa ) comme la promesse d’avoir des emplacements dédiés dans les 2 premières lignes de tram avait été faite et la maquette exposée.

 

► Réaliser un équipement pour permettre de monter à la Croix Rousse ou à Fourvière à vélo. Je rappelle que dans le passé les cyclistes montaient sur la plate-forme (le truk) de la  « ficelle ». Pourquoi pas un ascenseur à vélo comme cela existe dans certaines villes étrangères et comme le projet existe ?

 

► Avoir une campagne de sensibilisation en direction des entreprises « citoyennes » et des administrations pour qu’elles développent de vrais parkings à vélo, gardés, sécurisés, modernes, abrités. Le mobilier auquel doivent se fixer les vélos doit être adapté.

Il convient qu’elles mettent en place douches et vestiaires.

Naturellement ce souhait concerne nos administrations financières.

 

► Nécessité de mener des campagnes périodiques sur le thème de s transports doux. En particulier dans les établissements scolaires et de jeunesse. Utiliser à fond les possibilités de journées comme celles du 21 au lieu d’en faire une journée alibi sous la pression des commerçants. Ceci ne peut se concevoir qu’avec un renforcement des moyens des TCL et en mettant en place des solutions alternatives au déplacement automobile en ville.

 

 

Le Président : Bernard CHAREYRON